Les sangliers sont lâchés.
Je répète :
les sangliers sont lâchés.
Les petits patrons font les grandes rivières de diamant.
Deux fois.
Les roses de l’Europe sont le festin de Satan.
Je répète :
les roses de l’Europe sont le festin de Satan.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.
Chère vieille Europe, cher vieux continent, putain autoritaire,
aristocrate et libertaire, bourgeoise et ouvrière, pomponnée des grands
siècles et colosses titubants. Regarde tes épaules voûtées, pas moyen
d’épousseter d’un seul geste, d’un seul, les vieilles pellicules, tes
peaux mortes d’hier et tabula rasa… D’ici on pourrait croire à de la
pourriture noble et en suspension. Il flotte encore dans l’air de cette
odeur de soufre.
Sale vieille Europe, celle qui entre deux guerres et même encore
pendant caressait pour son bien le ventre des pays de ses lointains
ailleurs et la bite à la main arrosait de son sperme les sexes
autochtones.
On se relève de ça ? On se relève de tout même des chutes sans fond.
Nous avons su monter nous avons su descendre, nous pouvons arrêter et nous pouvons reprendre…
Europe des lumières ou alors des ténèbres ; à peine des lucioles dans
les théâtres d’ombre. A peine une étincelle dans la nuit qui s’installe
et puis se ressaisit, et puis l’aube nouvelle, après les crimes
d’enfance, les erreurs de jeunesse on n’arrache plus les ailes des
libellules d’or.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.
Amnistie, amnistie ou alors amnésie, qu’est ce que vous voulez que ça
foute, de toutes façons il faut bien avancer, pressons l’pas camarade
et puis réalisons réalisons, il en restera toujours quelque chose
allez ! Matérialiste alors ça fait qu’au moins on est sûr de n’pas se
tromper, et du tangible alors jusqu’à l’indigestion, du rationnel alors
et jusqu’à en crever, des logiques implacables mais toujours pas de
sens… Eh princesse de l’Histoire dans sa marche forcée, on finit par se
perdre en passant sous tes arches multiséculaires.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le monde.
On est passé de tes arcanes passées, passé de tes arcanes passées, on
est passé de tes arcanes passées, aux charmes technocrates…
Alors l’Europe alors l’Europe alors l’Europe alors. Bruxelles,
Schengen, Strasbourg, Maastricht, PIB, PIB, CEE, Euratom, OCDE et GATT.
Protégez-nous marché de cet AMI commun d’un monde si petit.
Euromonnaie unique, Nasdaq et CAC 40, orgiaque, idyllique, faîtes de la
poésie, soutenez la culture, produisez du spectacle et de
l’entertainment comme on dit chez nos frères d’Outre-Atlantique et toc
anciens Européens, nouveaux maîtres du monde pendant que le dragon
asiatique rêve, fait ses étirements, il est beau et puissant, crache du
feu gentiment.
Pendant qu’Ernest Antoine Seillière fait son apparition et nous déclare
sa flamme il nous aime et nous dit : « Nous ne sommes pas comme les
politiques soumis à la pression de la rue »
Et on entend au loin résonner les clameurs de la foule, les beaux
mouvements d’ensemble, les défilés glorieux et puis la lutte des
classes.
Et maintenant c’est sérieux, eh bébé, c’est sérieux on ne croit plus en
rien, nous montons de toutes pièces ce business et Basta, on chevauche
pas Pégase ça c’était pour l’extase et l’extase c’est fini.
Extension, extension, expansion si possible, pas de rêve à porter seulement des dynamiques.
D’abord la thune bébé et le reste suivra et le reste viendra c’est ce
qu’on dit je crois en cette époque là bénie des globophages.
Chère vieille Europe, ta tête connaît à peine tes jambes qui souvent ne
comprennent pas tes bras comment ça marche un corps déjà. Comment ça
marche un corps étranger à son corps on n’sait pas on s’en fout on
s’embrasse quand même et puis on a raison.
Sale vieille Europe, te souviens-tu de la force brutale, occident mal
luné, guerre brûlante, guerre froide, et enfin de guerre lasse et enfin
de guerre lasse.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
En veux-tu en voilà des écoles de la / performance et voilà des patrons
créateurs du Global business dialogue ou Electronic commerce pour
s’asseoir en gloussant sur toutes les exceptions à commencer par ce
truc machin culturel.
Histoires de producteurs et de consommateurs, du producteur au
consommateur, et des intermédiaires à plus savoir qu’en foutre, toute
ton âme s’est usée sur ce chemin sans fin et ce va-et-vient, viens on y
va, nous aussi, profiter, pas d’raison, après tout ça ira, on en aura
pour tout le monde, y’en aura pour tout l’monde, on a dit pour tout
l’monde, pour tout l’monde
et mon cul !
A quelle hauteur vas-tu ériger tes remparts ?
Où vas-tu repousser tes nouveaux murs d’enceinte ?
Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher
c’est la moindre des choses mais vous pouvez, madame, vous adressez à
nous car tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de vos mythes
d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.
Nous travaillons actuellement pour l’Europe.
Voire pour le Monde
Quelque chose est resté en travers de la gorge et nous voulons cracher
c’est la moindre des choses mais vous pouvez, madame, vous adressez à
nous car tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de vos mythes
d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.
La vérole sur vos gueules.
Je répète :
la vérole sur vos gueules.
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée ne sont plus entendus au banquet des banquiers.
Une fois.
La marmite de l’ermite est remplie de rubis.
Je répète :
la marmite de l’ermite est remplie de rubis.
La vieille Europe est la maquerelle des ballets roses.
Deux fois.
Quand les sirènes se taisent, les rapaces gueulent.
Je répète :
quand les sirènes se taisent, les rapaces gueulent.
Le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.
Je répète :
le rouge et le noir des tortures sont les fleurs du mal.
Le jour de l’Occident est la nuit de l’Orient.
Deux fois.
Le jour de l’Occident est la nuit de l’Orient.
Je ne suis pas chauvine
mais la France est quand même la reine des fromages.
Tryphon Tournesol est un zouave.
Six fois.
Le sang versé est la tasse de thé des géants de la foire.
Deux fois.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Il pleut des cordes sur la Concorde.
Les petites filles modèles sont les élues de l’Europe.
Je répète :
les petites filles modèles sont les élues de l’Europe.
Merde à la sûreté.
Deux fois.
La folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Je répète :
la folie des grandeurs tue les merles moqueurs.
Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose.
Paix en Suisse.
Je répète :
paix en Suisse.
Les noces de sang incendient l’horizon.
Deux fois.
Le rimel de l’Europe coule sur les plastrons.
Deux fois.
La vie commence maintenant,
et maintenant, et maintenant.
L’Europe est une petite déesse mortelle.
Deux fois.
L’enfance de l’art est un lever de soleil.
Je répète :
l’enfance de l’art est un lever de soleil.
Nous travaillons actuellement pour l'Europe